Modernisation du Terminal Ferry du Naye – comité de suivi 17 mai 2023

Terminal Ferry du Naye

Stéphane Perrin, vice-président de la Région Bretagne a rappelé que l’intégration au paysage était une préoccupation de la région. Elle fait l’objet d’un travail constant avec l’Architecte des Bâtiments de France.

Réunion de travail réunissant 4 pôles :

  • Les acteurs institutionnels (maire absent mais représenté)
  • Les acteurs économiques : salariés du port, pêcheurs, pilotes…
  • Les associations environnementales
  • Les associations de riverains

En 2020 Mme Danielle Faysse, Commissaire enquêtrice, a été nommée garante par à la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) pour accompagner la concertation préalable selon les principes d’indépendance, neutralité, transparence. Il ne s’agit pas là d’une simple procédure, mais bien d’une démarche démocratique encadrée par la loi. Elle a reprécisé son rôle, celui de veiller à la bonne information et à la participation du public. Elle a rappelé les étapes de la concertation. Il y a déjà eu 3 réunions publiques : 1/1/2020, 13/11/2020, 31/5/2022 ; des ateliers thématiques, des comités de suivi. Il y en aura d’autres. Toutes les études sont partagées en ligne.

Le comité de suivi est le lieu de débat sur le choix du scenario et de l’approfondissement de divers sujets. Il vivra jusqu’à la fin du projet, il est donc parti pour plusieurs années de travail. Sa composition évolue. Elle a accueilli 4 nouveaux membres : Union maritime, Collectif Sablons, Veille environnementale et patrimoine, Perspectives malouines.

Mme Faysse a rappelé qu’il était nécessaire de formaliser sa demande. Ce n’est qu’après les phases de concertation qu’auront lieu les phases réglementaires. La demande de permis de construire ne sera déposée qu’après la stabilisation du projet.

L’objectif de la réunion du jour était de débattre sereinement de l’impact visuel du projet pour pouvoir aborder ensuite d’autres impacts majeurs.

1. Présentation de l’étude paysagère par l’agence MAP

Serge Mammarella a rappelé que des études de programmation ont été engagées dès 2016. Actuellement on voit un espace vide, qui ne donne aucune identité au territoire, un espace invisible où le stationnement est omniprésent, masquant un bâtiment en recul, dissimulé. Or, ce lieu, c’est la première identité du territoire français pour les voyageurs anglo-saxons débarquant du ferry. Le terminal est un lieu de flux, un espace logistique dans la ville, qui doit être fonctionnel et sécurisé. Le bâtiment n’est plus dimensionné pour les besoins actuels et futurs. Il faut une capacité supplémentaire en termes d’accueil, d’usage, et aussi de contrôle et de conditions sanitaires en raison du Brexit.

Le terminal doit aussi être un lieu ouvert sur la ville. L’étude paysagère a étudié chaque secteur et analysé le paysage à marée haute, basse, de jour et de nuit. On a aussi étudié comment le territoire s’est construit, à partir de vues de 1967, 1977 (le port de plaisance des sablons a été aménagé) et 1992.

L’enjeu était de faire plus dans un espace contraint, sans s’étendre sur la mer. Les parkings ne sont pas possibles en sous-sol en raison du PPR (Plan de Prévention des Risques), ni en aérien à cause de la vue.

Pour optimiser l’espace la seule réponse possible était un bâtiment sur 2 niveaux pour la gare, intégrant pilote et douane, le tout sur seulement 3 500 m2 au sol.

Le scénario préférentiel a été soumis aux architectes. AREP a su optimiser les contraintes et présenter un projet pertinent pour le futur de la ville.

Ils ont retenu des vues jalons, ou vues maîtresses. Par rapport à la plage des bas sablons, la gare maritime est masquée par la piscine.

La passerelle est essentielle au fonctionnement : la circulation au sol n’est pas possible en raison des différents flux et de la nécessité de sécuriser le trajet des passagers.

2. Présentation du projet d’aménagement par AREP

Serguei Kazakov, Architecte chef de projet a présenté 3 caractéristiques qui ont guidé la conception :

  • Un site qui s’est construit sur la mer
  • Un site qui s’inscrit dans le territoire urbain
  • Un lieu de transit voyageurs et logistique
Terminal Ferry du Naye - Vue aérienne
Vue aérienne du projet de modernisation du terminal du Naye – ©AREP/myluckypixel

Ce qui est aujourd’hui un grand parking et une presqu’île technique sera demain une nouvelle porte d’entrée pour la ville et un nouvel archétype de gare maritime. Les bâtiments des années 1960 seront démolis pour mettre en valeur les vestiges du fort du Naye. Les douves gazonnées seront conservées. Une circulation promenade sera redessinée pour aller plus directement aux Sablons. Les arbres existants seront conservés et d’autres seront plantés.

Le futur bâtiment de la gare ne sera plus en retrait, mais placé au plus proche pour recréer un lien urbain entre les deux quartiers. Le socle de granit beige et le premier niveau sont nécessaires pour le fonctionnement et cela offrira un belvédère sur les bassins et l’écluse. Le bâtiment est compact sans rien de superflu. Le départ s’effectuera au premier étage, où se trouvera également le restaurant, accessible depuis le parvis. Le poste douanier sera au milieu du bâtiment. Il n’y a pas d’étage technique dans le bâtiment, mais des puits de lumière et de ventilation. Ce sera un bâtiment passif, dans une démarche EMC2B (acronyme d’énergie, matière, carbone, climat et biodiversité). Il est prévu 2 000 m2 de panneaux photovoltaïques en couverture ce qui assure l’autonomie énergétique. L’espace voyageurs n’aura besoin ni de chauffage ni de climatisation. La conception recourt au réemploi et à des matériaux géosourcés. Le bâtiment sera isolé avec des matériaux biosourcés, tels que la paille. On reste dans la même gamme de granit et les mêmes proportions de fenêtres que l’intra-muros.

Concernant la passerelle, le projet a évolué, en concertation avec l’ABF : la hauteur a été baissée à 7 m pour une longueur de 120 m. Elle ne sera pas vitrée, mais protégée par des garde-corps en maille d’inox. Le cheminement des voyageurs sera protégé de la circulation des véhicules, des convoyeurs de bagages, des engins, pour assurer la fiabilité de l’escale.

Le bâtiment de la capitainerie sera conservé.

Le stationnement des camions relève de l’agglomération, mais la région co-financera ce projet. L’étude est commandée, la recherche de bureau d’études est en cours.

Idéalement, les camions devraient arriver successivement et de façon coordonnée, les contrôles dus au Brexit étant plus longs.

Visuels présentés :

Présentation de l’élévation de l’existant, puis de celle du projet : coupes avec les véritables hauteurs de la passerelle et des remparts.

Vues depuis Alet, les remparts, le môle des Noires ; place Monseigneur-Duchesne jouxtant la plage des Bas-Sablons

Des nacelles seront positionnées dans le port tout le week-end de l’Ascension, tendant une bande orange pour marquer l’altimétrie.

Il y a des centaines de vues possibles. La production des visuels a un coût (quelques milliers d’euros), mais on en rajoutera un depuis la digue des bas sablons. La Région insiste sur le fait qu’avant de produire un visuel il faut s’accorder sur les hauteurs et coloris et que ces éléments étaient encore mouvants jusqu’alors.

Le collectif des Sablons réitère sans cesse ses critiques, remarques de mauvaise foi, exigences et procès d’intention. Julien BOURBON, pilote maritime, Président de la station de Saint-Malo, se dit choqué par la forme qu’a pris le débat, et la façon dont l’ambiance dégénère : cela ne s’est jamais produit ainsi en 3 ans d’échanges. Les interventions de ce collectif ne sont pas propices à un travail serein et ne correspondent pas à la posture de dialogue qui avait prévalu jusqu’alors au sein du comité.

Stéphane Perrin souligne que l’on ne développe pas un port contre sa ville. Le travail se fait en continu avec l’ABF

3. Point sur les procédures. Calendrier du dépôt des demandes d’autorisation

Il est envisagé de déposer les demandes d’autorisation mi 2023 :

  • Demande d’autorisation environnementale (eau, mammifères marins, air, acoustique), mesures d’évitement prévues.
  • Demande d’autorisation d’urbanisme
  • Demande de permis d’aménagement
  • Demande de permis de construire
  • Demande de permis de démolir (pour les existants non conservés)

On prévoit 5 mois pour l’instruction du dossier par les services d’urbanisme.

Le dossier complet sera ensuite mis à disposition au moment de l’enquête publique.

L’arrêté préfectoral permettant le démarrage des travaux devrait intervenir en avril 2024.

Phasage

La région étale les travaux sur plusieurs années. Le phasage tient compte des besoins urgents : les embectages d’écluse menacent ruine. L’opération devrait se faire en deux temps :

  • 2025-2027 : gare et terre-plein, accès maritimes, embectages, jetée, travaux sur les sédiments
  • 2030-2031 : poste 1, outillage, passerelle

Des dates seront annoncées prochainement pour :

  • un comité de suivi concernant l’approfondissement des aspects environnementaux
  • une présentation du dossier d’enquête publique

Références

Région Bretagne , découvrir le projet ,
Commission Nationale du Débat Public (CNDP),
Agence MAP architecture terminal du Naye,
AREP gare maritime du Naye

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